"On doit pratiquer six techniques de purification : dhauti, les nettoyages ; vasti, les lavements ; neti, le lavage du nez ; laulikî, le barattage du ventre ; trâkata, la fixation du regard ; Kapâlabhâti, les expectorations." (Gheranda Samhitâ)
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LE BUT : Le Hatha-yoga recommande six techniques de purification interne qui ont pour but de rendre le corps plus fort, plus sain, plus aiguisé, plus apte à aborder le subtil. Dans cet ouvrage, nous n’indiquerons que des exercices relativement simples, praticables par le plus grand nombre.
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AGNISATRA (le nettoyage stomacal) : La purification par le souffle vital consiste à rétracter cent fois de suite la région ombilicale vers l'arrière, tout contre la colonne vertébrale. Cet exercice qui est très proche d'uddiyana bandha (voir plus loin), guérit les maux d'estomac et augmente le feu digestif. "C’est la technique de purification par le feu interne qui confère les pouvoirs occultes du Yoga." (Gheranda Samhitâ)
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DANTADHAUTI (le nettoyage de la cavité buccale) comprend :
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- Dantamûladhauti : le nettoyage de la base des dents.
- Jihvâshodhana : la purification de la langue consiste à frotter lentement et délicatement le dessus de la langue avec une petite cuillère, afin de la nettoyer, puis de la masser longuement avec ses doigts. Cet exercice combat les troubles du phlegme (kapha).
- Karnadhauti : le nettoyage des conduits auditifs.
- Kapâlarandhra : le nettoyage de la cavité crânienne consiste à masser la dépression sinuso-frontale avec le pouce de la main droite. Cet exercice préserve des troubles du phlegme, purifie les nâdis et favorise la clairvoyance.
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VAMANADHAUTI (le nettoyage par vomissement) ou GAJA KARANI (le geste de l'éléphant) : Le nettoyage par vomissement consiste à se remplir complètement l’estomac d’eau tiède salée, à pratiquer plusieurs fois uddiyana bandha, puis à vomir toute cette eau chargée des excès de bile (pitta). Cet exercice se pratique le matin à jeun, ou après un repas trop copieux.
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JALA NETI (le lavage du nez) : Jala neti consiste à se nettoyer le nez à l’aide d’un petit ustensile en forme de théière (lota), rempli d'eau tiède légèrement salée. Cet exercice purifie la tête, dégage les sinus, améliore la vue, prévient les rhumes et guérit les déséquilibres du phlegme.
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LAULIKI ou NAULI (le barattage du ventre) : Cet exercice ne peut être pratiqué qu’après avoir maîtrisé correctement uddiyâna-bandha (voir plus loin). "La pratique de nauli augmente les sécrétions digestives et fait digérer la nourriture. Elle cause toujours une sensation de plaisir et élimine tous les malaises physiques. C’est la meilleur des pratiques du Yoga." (Hatha-yoga-Pradîpikâ)
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TRATAKA (la fixité du regard) : Trâtaka est un exercice classique de fixation oculaire qui développe particulièrement bien notre pouvoir de concentration. A 1,20 mètre devant vous, à la hauteur de vos yeux, placez une bougie allumée. Fixez votre regard sur la flamme de cette bougie. Ne permettez pas à votre esprit soit d'errer, soit de s'identifier avec cet objet, mais maintenez uniquement les yeux rivés sur cette flamme. Lorsque les larmes commenceront à se manifester, fermez vos yeux et essayez de retrouver l’image de cette flamme en vous-même. "Grâce à cette technique on acquiert la maîtrise permanente du « geste de consécration à Shiva », la shâmbhavîmudrâ. Les maladies des yeux sont guéries et on obtient la clairvoyance. » (Gueranda Samhitâ)
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KAPALABHATI (les expectorations) : C'est un exercice de respiration qui se pratique en position assise, colonne vertébrale bien droite. Descendez votre souffle au niveau de votre ventre. Sur chaque expiration, contractez volontairement votre sangle abdominale, afin de faire remonter le diaphragme et de chasser tout l’air de vos poumons. Laissez l’inspiration se faire en soulevant votre ventre et recommencez aussitôt à expirer en contractant votre sangle abdominale. Adoptez un rythme relativement lent, sans trop de pression, afin ne pas fatiguer les poumons. Kapâlabhâti muscle la sangle abdominale, purifie les poumons, oxygène le sang et clarifie le mental. "Lorsque l’expiration et l’inspiration sont faites avec une rapidité comparable à celle du soufflet du forgeron, cela porte le nom de kapâlabhâti, qui dessèche toutes les maladies nées de kapha." (Hatha-yoga-Pradîpikâ)