"Quand ton intelligence aura franchi le tourbillon de l'erreur, alors tu deviendras indifférent aux Ecritures que tu connais et à celles qu'il te reste à connaître." (Bhagavad-Gîtâ)
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CLASSIFICATION : Les hindous classent leur prodigieuse littérature en deux groupes distincts : La Shruti (la Révélation) comprend les Védas, les Brahamanas et les Upanishads. La Smriti (la Tradition) comprend les Agamas, les Tantras, les Purânas, le Ramâyâna, le Mahâbhârata, les Lois de Manu et des textes plus récents dont émanent les six Darshanas (points de vue philosophiques).
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LA SHRUTI : Les textes les plus anciens et les plus importants que nous pouvons consulter aujourd'hui encore, sont les Védas (Savoir). Leur rédaction s'échelonna sur près d'un millénaire (entre 1400 et 500 av. J.C.). Ils furent élaborés au sein de familles sacerdotales aryennes, par les Rishis (les voyants) qui reçurent ces enseignements par audition directe (révélation). La tradition hindoue nomme "Triple Védas" l'ensemble des trois premiers ouvrages (Rig, Yajur, Sama). Un quatrième ouvrage (Atharva) fut reconnu par la suite. Les Brahamanas (Xe-VIIe siècle av. J.C.) font partie d'une deuxième génération de textes védiques qui expliquent, justifient et commentent dans leurs moindres détails, les rites et les coutumes des Védas. Les Upanishads védiques (VIe-IIIe siècle av. J.C.) constituent traditionnellement le Védanta (ou fin des Védas). Ils apportent une orientation nettement plus métaphysique à la pensée aryenne et préfigurent déjà, ce que sera plus tard la grande synthèse de l'Hindouisme.
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LA SMRITI : Les principaux textes d’obédience Shivaïste sont les Agamas (traditions). Ils furent rédigés en sanskrit au début de notre ère, pour préserver les anciens enseignements de la culture dravidienne, menacés de disparition suite à l’invasion des Aryens. Les Tantras (règles et rites) trouvent aussi leur inspiration dans le Shivaïsme et forment un ensemble de textes à caractère ésotérique et à vocation yogique. Leur rédaction se fit tardivement et leur transmission se fera le plus souvent en marge de la société aryenne. Les Purânas (anciennes chroniques indiennes) furent rédigées entre le IVe et le XIVe siècle de notre ère. Ils font partie de la grande culture populaire et religieuse de l'Inde, toujours vivante et active dans les couches les plus profondes de la société. C'est probablement à partir d'anciennes légendes et de contes populaires, que se sont élaborés entre le IVe siècle av. J.C. et le IVe siècle ap. J.C., les grands poèmes épiques du Râmâyana et du Mahâbhârata. Relatant les exploits des héros divins Rama et Krishna, ces deux textes allaient profondément influencer toute la pensée indienne et donner aux générations futures le sentiment d'appartenance à la grande Inde (Mahâ = grande, Bhârata = ancien nom de l'Inde). Les Lois de Manu sont un vaste traité juridique et législatif, ayant la prétention de codifier toute la vie sociale et religieuse de l'Inde aryenne. Les Upanishads post-védiques furent rédigées au cours des âges par différents sages et yogins. Leur nombre dépasserait les deux cents.
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LES DARSHANAS : L'Inde admet en principe six grands points de vue dans l'interprétation des écritures saintes. Ces Darshanas (points de vue) reconnaissent tous l'autorité des Védas, mais apportent un éclairage nouveau selon des optiques différentes (points de vue logique, scientifique, cosmologique, expérimental, intellectuel et métaphysique : Nyâya, Vaisheshika, Sâmkhya, Yoga, Mimamsa et Védanta.)