La Ribhu Gita, est la sixième partie du Shiva Rahasya. La totalité de la Ribhu Gita est censée représenter l’enseignement donné au sage Ribhu par Shiva Lui-même. Ramana Maharshi attribuait une valeur unique à ce texte. (Chapitre 26 versets 1 à 45)
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1. Je vais t’exposer maintenant la méthode pour demeurer dans la Réalité indifférenciée qui inclut tout. Cet enseignement est secret et difficile à comprendre, même avec l’aide de nombreuses Saintes Écritures. Même les êtres célestes et les praticiens de disciplines spirituelles, qui l’ont tenue pour chère, l’ont acquise avec difficulté. Suis ce que je dis, et en plongeant dans la Réalité, sois heureux.
2. Mon fils ! Les sages réalisés disent que l’inhérence absolue dans la Réalité signifie devenir Un avec l’Immuable, tranquille, non duel Être suprême absolu, qui est Sat-Cit-Ananda (Être-Conscience-Béatitude) et le Soi de tous, et faire du mental baladeur Un avec Cela, comme l’union proverbiale du lait et de l’eau, absolument libre de tous les concepts.
3. Quand on scrute la variété de la manifestation, on réalise qu’elle n’existe pas réellement et que tout est l’indifférencié Être suprême absolu, qui n’est pas différent du Soi et de soi-même. Fait en sorte que cette Connaissance devienne ferme par une pratique constante. Alors détournant ton regard de tout, devient Un avec la Réalité suprême absolue, et demeurant en Cela, sois heureux.
4. Demeure en tant que Cela qui ne montre, après être scruté, aucune dualité dans la forme de ces objets variés ou sans la moindre trace de cause et d’effet, Cela en quoi, quand le mental est absorbé en Cela, il n’y a aucune peur de la dualité, du tout et sois toujours heureux, inébranlable et libère la peur montant de la dualité.
5. Demeure en tant que Cela en quoi il n’y a ni pensées, ni imaginations, ni paix ou self contrôle, ni mental ou intellect, ni confusion ou certitude, ni être ou non-être, et aucune perception de dualité et sois toujours heureux, inébranlable et absolument libre de la peur qui monte de la dualité.
6. Demeure en tant que Cela en quoi il n’y a aucun défaut ni aucune qualité, ni plaisir ou douleur, ni pensée ou silence, ni misère, ni austérités pratiquées afin de se libérer de la misère, ni idée « je-suis-ce-corps », ni objet ou n’importe quelle perception - et sois toujours heureux, libre de toutes les traces de la pensée.
7. Demeure en tant que Cela en quoi il n’y a aucun effort, ni physique, ni mental, ou verbal, ou de n’importe quelle sorte, ni péché ou vertu, ni attachement avec ses conséquences et sois toujours heureux, libre de toutes les traces de la pensée.
8. Demeure en tant que Cela où il n’y a ni pensées ni penseur, ni création, préservation ou dissolution du monde, rien à aucun moment et sois heureux, libre des traces de la pensée.
9. Demeure en tant que Cela en lequel il n’y a aucun pouvoir d’illusion limitant le Soi, ainsi que ses effets, ni Connaissance ou ignorance, ni âme séparée ou Seigneur de la Création, ni être ni non-être, ni monde ni Dieu et sois heureux, libre de toutes les traces de la pensée.
10. Demeure en tant que Cela en quoi il n’y a pas de dieux et leur adoration, ni aucun des trois aspects divins du Créateur, Préservateur et Destructeur, ou méditation sur eux, ni Dieu sans forme suprême, ni méditation sur Lui et sois heureux, sans la moindre trace de pensée.
11. Demeure en tant que Cela en lequel il n’y aucun esclavage mûrissant vers des bonnes œuvres, ni recherche de dévotion au Divin, ni sagesse consciente, ni fruit de l’action à savourer, ni état suprême séparé de Lui, ni moyens d’obtention, ni objets à atteindre, et sois heureux toujours, libre de toute trace de pensée.
12. Demeure en tant que Cela en lequel il n’y a ni corps, ni sens, ni forces vitales, ni mental, ou intellect ou imagination, ni ego, ni ignorance, ni personne qui s’y identifie, ni macrocosme ou microcosme et sois heureux toujours, libre de toutes les traces de pensée.
13. Demeure en tant que Cela en lequel il n’y a ni désir ni colère, ni cupidité ni illusion, ni mauvaise volonté ou orgueil, ni impuretés de l’esprit, ni les fausses notions d’esclavage et de libération et sois heureux, libre de toutes les traces de pensée.
14. Demeure en tant que Cela en lequel il n’y a ni commencement ni fin, ni sommet, ou bas, ou milieu, ni lieu sacré ou Dieu, ni offrandes ou actes pieux, ni espace ou temps, ni objets de perception et sois heureux toujours, libre de toute trace de pensée.
15. Demeure en tant que Cela en lequel il n’y a aucune discrimination entre le réel et l’irréel, aucune absence de désir, aucune possession de vertus, aucun espoir de Libération, aucun Maître compétent ou disciple, aucune connaissance établie, aucun état réalisé, aucune Libération de son vivant ou après la mort, rien de tel à aucun moment et sois heureux toujours, libre de toute trace de pensée.
16. Demeure en tant que Cela en lequel il n’y a pas de Saintes Écritures, ou de livres sacrés, personne qui pense, aucune objection ou réponse, aucune théorie à établir ou rejeter, rien d’autre que un Soi, et sois toujours heureux, libre de la moindre trace de pensée.
17. Demeure en tant que Cela en lequel il n’y a aucun débat, succès ou échec, aucun mot et son sens, aucun discours, aucune différence entre l’âme et l’Être suprême, aucune des multiples causes et conséquences et sois heureux, sans la moindre trace de pensée.
18. Demeure en tant que Cela en lequel il n’y a aucun besoin d’écouter, réfléchir ou pratiquer, aucune méditation à pratiquer, aucune différence d’égalité, inégalité, ou contradictions internes, ni mots et leurs significations et sois heureux toujours, libre de la moindre trace de pensée.
19. Demeure en tant que Cela en lequel il n’y a aucune peur de l’enfer, ni joies célestes, ni mondes du Dieu Créateur ou d’autres dieux, et rien qui puissent être obtenu d’eux, ni autre monde ou univers de n’importe quelle sorte et sois toujours heureux, sans la moindre trace de pensée.
20. Demeure en tant que Cela en lequel il n’y a aucune trace des éléments ni aucun iota de leurs dérivés, aucun sens du « je », ou « mental », aucune imagination mentale, aucun défaut d’attachement, aucun concept quel qu’il soit et sois heureux toujours, libre de la moindre trace de pensée.
21. Demeure en tant que Cela en lequel il n’y a aucune des trois espèces de corps (physique grossier, subtil interne, ou sans forme et plus subtil encore), le rêve et le sommeil, rien des trois sortes d’âmes (celles qui sont pleinement préparées à l’avancement spirituel, celles qui sont moins préparées, et celles qui ne sont pas préparées du tout), aucune des trois sortes d’afflictions (celles du corps, celles causées par les éléments, et celles causées par les êtres subtils et les pouvoirs spirituels), aucune des cinq couches fonctionnelles (physique grossier, vital, psychique-émotionnel, mental, et celle de béatitude sans forme), et personne pour s’identifier à elles - et sois toujours heureux, sans la moindre trace de pensée.
22. Demeure en tant que Cela en lequel il n’y a objet sensible, ni pouvoir de masquer la Réalité, ni différence d’aucune sorte, aucun pouvoir de projeter des objets irréels, aucun pouvoir d’aucune sorte, aucune notion fausse à propos du monde et sois heureux toujours, sans la moindre trace de pensée.
23. Demeure en tant que Cela en lequel il n’y aucun organe des sens ni personne pour les utiliser, Cela en lequel la grâce transcendante est expérimentée, Cela qui est absolument immédiat, qui donne l’immortalité quand on le réalise et qu’on l’atteint, et le devenant, on se libère du cycle des naissances et des morts et sois heureux encore, sans la moindre trace de pensée.
24. Demeure en tant que Cela, en en réalisant et expérimentant la grâce, toutes les joies apparaissent comme les joies de Cela, qui, clairement connu pour être soi-même, montre qu’il n’y a rien qui soit séparé de soi-même, et le sachant, toutes sortes d’âmes séparées sont libérées et sois toujours heureux, sans la moindre trace de pensée.
25. Demeure en tant que Cela, ne réalisant qu’être soi-même, il n’y a rien d’autre à connaître, tout devient connu et tout but est accompli et sois toujours heureux, sans la moindre trace de pensée.
26. Demeure en tant que Cela, qui est atteint facilement quand on est convaincu de n’être pas différent du Suprême Absolu, d’où résulte, quand la conviction devient ferme, l’expérience de la suprême grâce du Réel, ce qui produit un sens de satisfaction incomparable et complète quand l’esprit est absorbé en Lui, et sois heureux, sans la moindre trace de pensée.
27. Demeure en tant que Cela qui conduit à la complète cessation de la misère quand la conscience est absorbée en Lui, et à l’extinction de toutes les idées de « je », « tu » et « l’autre », ainsi que la disparition de toutes les différences et sois heureux toujours, sans la moindre trace de pensée.
28. Demeure en tant que Cela en lequel, quand l’esprit est absorbé en Lui, Un sans second, rien d’autre que soi n’est vu comme existant, et l’incomparable grâce est expérimentée et sois heureux, sans la moindre trace de pensée.
29. Demeure en tant que Cela qui est Être indifférencié, Conscience indifférenciée, Grâce indifférenciée, absolument non duelle, la Réalité Absolue indifférenciée : Et avec la ferme conviction que tu es Cela, sois toujours heureux.
30. Demeure en tant que Cela qui est « je » aussi bien que « tu », aussi bien que « tous les autres », qui est la base de tout, l’Un sans second, extrêmement pur, totalité indifférenciée : Et avec la ferme conviction que tu es Cela : sois toujours heureux !
31. Demeure en tant que Cela où il n’y a plus ni concept ni quoi que ce soit d’autre, là où l’ego cesse d’exister et où les désirs disparaissent et où le mental et toutes les confusions arrivent à extinction : Et avec la ferme conviction que tu es Cela : sois toujours heureux !
32. Demeure en tant que Cela où il n’y a plus ni conscience du corps, ni les diverses fonctions de l’existence manifestée, ni aucune perception des objets. Demeure en Cela où le mental est mort et où l’âme devient une avec la réalité, les pensées dissoutes et, vide de toute croyance : Et avec la ferme conviction que tu es Cela : sois toujours heureux !
33. Demeure en tant que Cela où il n’y a plus aucune pratique méditative, plus aucune ignorance ou connaissance ou activité d’aucune sorte. Demeure en Cela qui est la Réalité suprême : Et avec la ferme conviction que tu es Cela : sois toujours heureux !
34. Demeure en tant que Cela où, lorsque l’on y a complètement fusionné, on éprouve le Bonheur pur et plus jamais la misère, dans Cela où l’on ne voit rien, dans Cela où l’on ne renaît plus, dans cela où l’on ne se prend jamais plus pour un individu séparé et où l’on devient le Soi : Et avec la ferme conviction que tu es Cela : sois toujours heureux !
35. Demeure en tant que Cela qui est vraiment la Réalité absolue et suprême, Dieu sans forme, l’Être absolument pur, l’État suprême, la Conscience absolue, la vérité suprême en Sat-Cit-Ananda : Et avec la ferme conviction que tu es Cela : sois toujours heureux !
36. Demeure en tant que Cela qui est l’Être suprême absolument pur, le Bonheur absolu, l’Être profondément subtil, brillant par lui-même, non-deux et indifférencié : Et avec la ferme conviction que tu es Cela : sois toujours heureux !
37. Demeure en tant que Cela qui est la vérité absolue, la tranquillité suprême, l’Être éternel sans attribut, le Soi, l’Être suprême indifférencié : Et avec la ferme conviction que tu es Cela : sois toujours heureux !
38. Demeure en tant que Cela qui est tout du point de vue empirique et rien du point de vue absolu, le Sat-Cit-Ananda toujours tranquille avec rien de séparé de Lui, l’Être existant par lui-même : Et avec la ferme conviction que tu es Cela : sois toujours heureux !
39. Je t’ai ainsi clairement expliqué ô Nigadha comment être Un avec le Soi, en te rappelant constamment que tu es Un avec Lui, tu peux atteindre cet état de Bonheur permanent. Et après avoir fusionné avec le Soi, tu n’éprouveras jamais plus la misère provenant de l’identification avec la naissance et la mort.
40. Tout est l’Être suprême qui est Sat-Cit-Ananda et je suis Cela en cultivant sans cesse cette pensée pure et en me débarrassant des pensées impures. Puis mon fils, te débarrassant même de cette ultime pensée et résidant sans cesse dans l’état de Plénitude : tu Réaliseras l’état non duel et indifférencié.
41. Les pensées pures et impures sont une des caractéristiques du mental ; Il n’y a aucune pensée errante dans le Soi. Demeure par conséquent en tant que Cela et libère-toi des pensées impures du mental. Reste tranquille comme une pierre ou un rondin de bois : ainsi tu seras toujours heureux.
42. En pensant constamment au Soi et en oubliant toutes les pensées, y compris les pensées sur le Soi, tu deviendras le Soi. Même un grand pécheur qui entend et comprend cet enseignement va être délesté de ses péchés et devenir le Soi.
43. Les nombreux textes spirituels ont déjà largement prescrit la méditation comme moyen de purifier le mental. Pour que ceux qui ont déjà atteint la purification du mental puissent atteindre aisément la Réalisation et le Bonheur absolu et illimité : il suffit de rester tranquille comme une pierre au sein de l’indifférencié et du « Dieu » sans forme. J’ai déjà exposé la nature de cette Réalisation.
44. Par conséquent, après avoir atteint la pureté du mental en pensant constamment que tout ce qui est connu est le Soi, et que le Soi est en fusion totale avec la Réalité absolue : la Réalisation peut être obtenue ici et maintenant moi, le sage Ribhu, j’ai parlé de la Vérité de cette manière, et je l’ai exposée ainsi que le plein état d’Être à Nigadha.
45. Lorsque l’on est convaincu que l’on est toujours celui qui est Sat-Cit-Ananda et que l’on réside en Cela dans un état de fusion complète, on se débarrasse des liens illusoires de l’identification avec la naissance et la mort et on atteint la Libération. Ceci est la résultante de la danse totalement heureuse de notre « Dieu » indifférencié. »
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Autre traduction :
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1. Je vais maintenant t'entretenir de la manière d'être totalement "Cela" même. Ceci se produit rarement, même chez les yogins. C'est le secret de tous les Védas, de toutes les Écritures. Ça ne court vraiment pas les rues.
2. Cela qui est la Réalité suprême (Brahman), le Soi de tout, de la nature de l'Existence-Conscience-Félicité, le Soi de toute chose, le Soi suprême – demeure constamment en tant que Cela même.
3. "Tout ceci" est de la nature du Soi, qui ne connaît ni commencement ni fin et que rien ne surpasse. Cela qui n'est pas plus l'action que l'inaction – demeure constamment en tant que Cela même.
4. Cela où ne se trouve aucune peur liée à la dualité ; Cela où s'éveille la non-dualité, où ne règne pas plus la quiétude que l'inquiétude – demeure constamment en tant que Cela même.
5. Cela où il n'est rien qui participe de la volition (sankalpa), où la méprise est absente et où, semblablement, la pensée est inexistante – demeure constamment en tant que Cela même.
6. Cela où ne se trouve rien en la Réalité, où toute conviction (bhava) est illusion, et où rien du monde n'existe – demeure constamment en tant que Cela même.
7. Cela qui ignore l'existence ou la non-existence, ainsi que les illusions dues aux méprises mentales, et où le mot même de "méprise" est inconnu – demeure constamment en tant que Cela même.
8. Cela où n'est aucun plaisir, où n'est aucune idée que je suis le corps, et où il a été renoncé à tout sankalpa – demeure constamment en tant que Cela même.
9. Cela où une conviction comprenant la Réalité n'existe pas, où ne se rencontre aucun défaut et nulle peur des couples de contraires – demeure constamment en tant que Cela même.
10. Cela au sein duquel l'expression du langage et du corps, ainsi que l'éon lui-même, se sont résolus en dissolution, et où l'univers manifesté n'a pas encore vu le jour – demeure constamment en tant que Cela même.
11. Cela où ne se manifeste aucune erreur de perception, pas la moindre trace de l'illusion, ni rien de visible ou d'invisible – demeure constamment en tant que Cela même. 12. Cela qui n'abrite aucun sage ni aucune Sagesse, aucune chose d'un côté et son contraire de l'autre, et aucun défaut ou non-défaut – demeure constamment en tant que Cela même. 14. Cela où il n'est pas plus de vérité que de non-vérité, pas plus d'état de compréhension que d'idée telle que "âme individuelle" – demeure constamment en tant que Cela même. 15. Cela où il n'y a pas de méditation sur Shankara, où il n'est pas de demeure suprême, et où il n'est pas d'état de compréhension – demeure constamment en tant que Cela même. 16. Cela qui ne contient ni microcosme ni macrocosme, ni bonheur envisageable, et où le monde manifesté est une aberration – demeure constamment en tant que Cela même. 17. Cela où ne peut se concevoir la notion de corps. Cela qui ignore la jubilation, et où il n'y a pas "conscience" de pensée – demeure constamment en tant que Cela même. 18. Cela où il n'y a ni intellect ni connaissance empirique, où ne se trouve pas de Soi dans l'enveloppe du mental, et où il n'y a pas de conception du désir – demeure constamment en tant que Cela même. 20. Cela en lequel il n'y a pas de conception du temps, pas de bhava de chagrin, et pas de conception du corps – demeure constamment en tant que Cela même. 21. Cela où l'âme individuelle ignore la sérénité, où des mauvaises interprétations des Écritures ne peuvent avoir cours, et où je suis le Soi, ou moi-même – demeure constamment en tant que Cela même. 23. Cela où n'existe pas de conception des êtres, où ne se conçoit rien de séparé, et pas davantage de différenciation en tant que jiva – demeure constamment en tant que Cela même. 24. Cela où la Réalité est un état de Félicité, où la Joie est un état de Félicité, et où la qualité de la Félicité est éternelle – demeure constamment en tant que Cela même. 25. Cela où n'est aucune manifestation de quoi que ce soit, aucune victoire ni défaite, et aucune affirmation d'aucune sorte – demeure constamment en tant que Cela même. 26. Cela où n'est menée aucune investigation quant à la nature du Soi, où n'est éprouvé aucun besoin d'écouter, de lire et d'étudier la Vérité suprême, et où il n'est pas de "grande Félicité" – demeure constamment en tant que Cela même. 27. Cela qui ne sait rien des classifications, telles que groupes identiques ou groupes différents, et où ne se manifeste aucune différence interne – demeure constamment en tant que Cela même. 28. Cela qui ne contient ni la terreur de l'enfer ni les trésors du Ciel et pas même le monde de Brahma – demeure constamment en tant que Cela même. 29. Cela où n'a pas lieu d'union avec Vishnou, où ne se trouve ni le mont Kailash ni la sphère de l'œuf du cosmos – demeure constamment en tant que Cela même. 30. Cela qui est étranger à l'éloge comme à la censure et où il n'est pas commis l'erreur de les considérer de la même façon – demeure constamment en tant que Cela même. 31. Cela où il n'y a pas de bhava du mental, ni méprise, et ni expérience ni souffrance – demeure constamment en tant que Cela même. 32. Cela qui ne sait rien de la peur du péché, rien des cinq grands péchés, et ignore le défaut de l'attachement – demeure constamment en tant que Cela même. 33. Cela où la triade des afflictions est inconnue, de même que les trois états de l'individu, et où l'univers est reconnu comme illusion – demeure constamment en tant que Cela même. 34. Cela où la connaissance n'a pas vu le jour, où n'est pas faite l'erreur de concevoir le monde et où ne se manifeste aucune activité – demeure constamment en tant que Cela même. 35. Cela où le domaine du mental est inexistant, où règne vraiment le plus grand Bonheur, et où existe la demeure permanente – demeure constamment en tant que Cela même. 36. Cela en lequel la Paix est la cause de tout et où tout est Bonheur, et qu'une fois atteint nul jamais n'en revient – demeure constamment en tant que Cela même. 37. En Le connaissant tout est abandonné, en Le connaissant rien d'autre ne demeure, et en Le connaissant il n'est plus rien à découvrir – demeure constamment en tant que Cela même. 38. Cela où ne s'est jamais manifesté un défaut, l'endroit immuable en qui, assurément, l'individu est détruit – demeure constamment en tant que Cela même. 39. Cela où le Soi est vraiment toujours satisfait, où véritablement règne une Félicité inaltérable ainsi qu'une Paix immuable – demeure constamment en tant que Cela même. 40. Cela où n'est connu vraiment que réconfort, où, en vérité, se trouve la définition du réel, ainsi que la certitude de l'existence – demeure constamment en tant que Cela même. 41. Cela au sein duquel je ne suis pas et où tu n'es pas non plus, où toi-même ne te trouves pas, vraiment, toi-même, et où réellement, il règne une Paix absolue – demeure constamment en tant que Cela même. 42. Cela où tu es véritablement joyeux, où le Bonheur est bel et bien atteint, et où la peur du chagrin est absente – demeure constamment en tant que Cela même. 43. Cela où se trouve la plénitude de la Conscience, en même temps qu'un océan de Félicité, Cela en lequel règne la présence directe du Suprême – demeure constamment en tant que Cela même. 44. Cela en qui l'on est indubitablement Cela même, et en qui ne se manifeste aucune différence entre ce que l'on est et ce qu'est le Soi – demeure constamment en tant que Cela même. 45. Cela en qui règne effectivement la Félicité suprême, Cela en qui l'on est soi-même le Bonheur suprême, et en qui s'est produite la compréhension de l'état dénué de différences – demeure constamment en tant que Cela même. 46. Cela qui ne contient pas le moindre atome, pas de souillure mentale, ni même la pensée : "je fais" ou "je donne" – demeure constamment en tant que Cela même. 47. Cela en qui est morte la pensée, en qui corps et mental sont morts, et en qui la mémoire finit par se dissoudre – demeure constamment en tant que Cela même. 48. Cela en qui "je" est bel et bien mort, en qui le désir rencontre sa dissolution, et en qui règne assurément la Félicité suprême – demeure constamment en tant que Cela même. 49. Cela en qui la trinité des dieux connaît sa dissolution, en qui les corps et autres organismes périssent, et en qui il n'y a pas d'interactions – demeure constamment en tant que Cela même. 50. Immergé là où la fatigue n'existe pas, immergé là où l'on ne voit pas, et immergé là où il n'y a pas de vie ni rien de tel – demeure constamment en tant que Cela même. 51. Immergé là où rien ne brille, immergé là où l'état de veille n'existe pas et, là où l'illusion rencontre réellement sa mort – demeure constamment en tant que Cela même. 52. Cela en qui le temps périt effectivement, en qui le yoga trouve son anéantissement et en qui l'association avec la Vérité (satsang) se défait – demeure constamment en tant que Cela même. 53. Cela en qui la nature Brahman existe véritablement, en qui assurément ne se trouve que Félicité et en qui ne règne réellement que la Félicité suprême – demeure constamment en tant que Cela même. 54. Cela en qui l'univers n'existe jamais, en qui le monde manifesté n'existe pas, et en qui il n'y a pas de facultés internes – demeure constamment en tant que Cela même. 55. Cela en qui il n'est que Joie, en qui Lui-même est entièrement et uniquement Félicité, et en qui, vraiment, Lui-même est Félicité suprême – demeure constamment en tant que Cela même. 56. Cela en qui ne se trouve que la Conscience de l'existence, où seule la Conscience est tout ce qui existe, et où resplendit la plénitude de la Félicité – demeure constamment en tant que Cela même. 57. Cela en qui est vécu la présence directe de la Réalité suprême, en qui l'on est soi-même le Suprême, et en qui la sérénité est le But suprême – demeure constamment en tant que Cela même. 58. Cela où réside la signification sans intermédiaire de l'indivisé, là où existe le But même, et où la destruction et autres du même genre n'existent pas – demeure constamment en tant que Cela même. 59. Cela où, de toute évidence, il n'y a que soi-même ; où, de toute évidence, ne règne que soi-même ; et où, à l'évidence, n'existe que le grand Soi – demeure constamment en tant que Cela même. 60. Là où, à l'évidence, est la Vérité suprême, et à l'évidence le grand, et à l'évidence la Connaissance véritable – demeure constamment en tant que Cela même. 61. Là où manifestement prévaut la transcendance des qualités, ainsi manifestement que l'absence de toute souillure, et où règne manifestement l'éternelle pureté – demeure constamment en tant que Cela même. 62. Là où le grand Soi Lui-même est présent, où la Joie des joies est présente et où il ne fait pas de doute que la Sagesse et la Connaissance sont présentes – demeure constamment en tant que Cela même. 63. Cela en qui l'on est vraiment soi-même la Lumière, en qui l'on est vraiment soi-même non-duel, et en qui règne vraiment la Félicité suprême – demeure constamment en tant que Cela même. 64. Ainsi a été proclamée la conviction de devenir Cela même. Demeure ainsi constamment – toujours, toujours. Je suis la Réalité, Existence-Conscience-Félicité. Je suis indivisé et sans cesse joyeux. 65. Je ne suis que la Réalité, laquelle est Connaissance véritable. Je suis la Paix suprême. Je suis Conscience. Je suis dénué de pensée. Je ne suis pas "je". Je demeure en tant que Lui Lui-même. 66. Je suis Cela. Je suis Conscience. Je suis Lui. Je suis sans tache. Je suis le plus haut. Je suis le plus haut. Je suis le Suprême. Ainsi, rejetant toute chose, sois heureux. 67. Tout ceci est vestige de pensées, salissure de la pureté. Ainsi, renonçant à tout et oubliant toute chose, ni plus ni moins que du bois mort. 68. Abandonnant le corps comme un cadavre, demeurant constamment ainsi qu'un bout de bois ou un morceau de fer, renonçant même à la mémoire, ne t'écarte jamais de ton But : la seule Réalité. 69. Quiconque entend cette explication, ne serait-ce qu'une fois, et même s'il est lié à de grands péchés, en renonçant à tout atteindra le Suprême. 70. Bien que, par endroits, ils traitent de la méditation [upasana] sur Toi, les Védas ne Te proclament-ils pas le sans attache, tout particulièrement relié au vaisseau du cœur de tout, existant en tant que Soi, et de la nature de l'indivisé ? |